"En manque d'amour j'ai couru après la reconnaissance"
Diam's
Si c'était le dernier
La reconnaissance est un élément central de toutes les organisations. Il est à la fois un besoin essentiel et en même temps un potentiel outil de manipulation. En somme, une arme à manier avec prudence.
Après avoir étudié la question pendant plus de 10 ans et au vu de mon cheminement personnel, il m'apparaît indispensable aujourd'hui de regarder la question à travers trois niveaux indissociables :
Le premier niveau qui est aussi le plus visible est celui du besoin de reconnaissance au quotidien, le merci qui nourrit et permet d'avancer pas à pas. Pour moi, ce niveau est le domaine du coaching, que ce soit au niveau individuel ou de l'organisation.
Le deuxième niveau est celui qui résonne au fond de soi-même. C'est quand on sent qu'au fond, aucune marque de reconnaissance ne sera satisfaisante, qu'il en faut toujours plus. Il s'agit ici de voir le puits sans fond d'une blessure profonde qui remonte bien souvent à l'enfance. C'est à cet endroit précisément que nous sommes potentiellement dépendants et manipulables. Certaines organisations savent parfaitement de façon consciente ou inconsciente utiliser cette blessure qui fait que bien des personnes sont toujours prêtes à en donner plus, quitte à ce que la limite soit atteinte par un burnout. Pour ma part, il m'a fallu un long cheminement afin de découvrir cette blessure qui nourrit sans cesse le doute. Une amie m'a dit un jour "Si le pape te disait que tu étais un bon coach, tu douterais encore". Et c'était fort vrai. Cela déplace alors la question de "me manque-t-il de la reconnaissance ?" à "comment vivre avec la blessure ?", ce qui correspond pour le coup à un travail thérapeutique.
Enfin, au troisième niveau, que je nommerais le niveau spirituel, le plus profond, il y a cette vérité que nous pouvons toucher ; "Je suis parfait comme je suis, il ne me manque rien pour être".
L'erreur proviendrait du fait de ne vouloir travailler qu'à un seul niveau.
"La rose est sans pourquoi
Elle fleurit parce qu'elle fleurit
N'a pour elle même aucun soin
Ne demande pas : suis-je regardée?"
Silesius
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